HABITER DEMAIN, une exposition passée
Habiter demain est le titre de l’exposition qui a eu lieu au musée de la mine pour célébrer les 10 ans de la biennale Internationale de Design de Saint-Etienne.
Lorsque la cité du Design et l’Institut français d’Architecture se demandent «comment le design peut-il contribuer à faire évoluer nos modes de vie?», ils proposent une exposition intitulée Habiter demain.Nous réalisions la banya animale avec Antoine Castaigne au Bessat, à quelques kilomètres de Saint-Etienne lorsque j’apprends la sélection du sommeillleur pour la Biennale.
Voici ce qu’écrivait Fiona Meadows de l’Institut Français d'Architecture à propos de cette exposition : "Habiter demain, il le faudra, bien entendu. La question n’est pas nouvelle et constitue un éternel sujet pour des exercices de style multiples sur l’avenir de notre environnement. Pourtant, l’interrogation prend aujourd’hui un sens particulier et est moins innocente qu’elle ne peut le paraitre. Ce demain ne semble pas dessiné avec les contours du lendemain qui chante. Les incertitudes multiples que chaque jour notre quotidien d'informations nous apporte ne privilégient pas la perspective d'un happy end.
Pour beaucoup, habiter demain c'est aussi avant tout habiter aujourd'hui. Où ? Comment ? A quel Prix ? Avec quelles ressources ? Dans quelles conditions ? Pour ceux qui participent à la création de notre environnement (architectes, urbanistes, paysagistes, designers …)la question est évidemment au coeur de leurs préoccupations.
Les propositions de réflexions se multiplient, envisageant là encore les situations les plus extrêmes pour mieux exprimer un point de vue ; se réfugiant au contraire dans la répétition de modèles rassurants, ou simplement suivant la logique du marché, le tout mis au gout d'un jour qui affirme sans complexe son caractère soudain durable, pour mieux faire oublier une réalité qui n'a jamais été aussi fragile. Aux côtés des grandes manoeuvres pour nous suaver de nos errements, il est pourtant ni naïf, ni inutile de chercher l'engagement dans d'autres formes d'actions. La réactivation de slogans contestataires "think global, act local" apparait comme un des symptômes du besoin d'une voie alternative de création qui cherche dans les modalités mêmes de son action des dispositifs permettant d'échapper à la standardisation.
Après la pratique du co-branding qui a vu se développer, dans des figures de plus en plus improbables, l'association d'un grand nom de la création à un lieu ou à une institution (Guggenhein, Bilbao, Gehry, …), des pratiques moins opportunistes voient le jour recyclant en partie là encore certaines idées propres aux périodes de remise en question. Ainsi, le co-design s'apparente à une tentation participative, non seulement entre professionnels (retour à des groupements entre architectes, designers, industriels, décideurs …), mais surtout par la réintroduction du destinataire, l'habitant lui-même, impliqué à nouveau dans le processus de conception. L'autoconstruction fait son retour, le bricolage individuel et de groupe ne s'est jamais aussi bien porté, l'architecture et le design équitables deviennent une réalité. En parallèle, les formes mêmes de ces interventions évoluent. Face à la maison idéale, acquise au bout d'une vie de travail et de privation, formatées par les standards de l'industrie du bâtiment, réapparaissent des modèles plus accessibles, des interventions plus légères et des pratiques alternatives (...) "